Crime passionnel : l'accusé échappe à la perpétuité


PAPEETE, le 22 juin 2019 - Le trentenaire jugé devant la cour d'assises de Papeete pour « assassinat » et « tentative d'assassinat » a été condamné vendredi à la peine de 20 ans de réclusion criminelle. En octobre 2017, l'homme avait poignardé le nouveau compagnon de son ex concubine avant de tenter de tuer cette dernière.

Au terme de deux jours de procès devant la cour d'assises de Papeete, un homme de 32 ans a été condamné à 20 ans de prison vendredi. Le 22 octobre 2017 à Punauaia, ce père de deux enfants s'était rendu rendu au domicile où vivait son ex-compagne et son nouveau concubin, un jeune homme de 26 ans. Il l'avait mortellement poignardé avant de s'en prendre à la jeune femme qui avait survécu grâce à l'intervention des voisins.


Contradictions

A l'époque des faits, la jeune femme entretenait une relation avec les deux hommes en parallèle et c'est ce ménage à trois que la cour a cherché à comprendre vendredi. Appelée à la barre, la victime qui a survécu à l'agression n'a pas été ménagée par l'avocate de la défense qui a soulevé l'aspect contradictoire de ses déclarations. Face à la cour d'assises, la jeune femme, qui avait reconnu qu'elle entretenait deux relations en même temps à l'époque des faits, est revenue sur ses déclarations. Le conseil de la défense a alors lu un message adressé par la jeune femme à son ex-compagnon quelques jours avant les faits et dans lequel elle disait l'"aimer". Le bornage du téléphone avait d'ailleurs permis de révéler qu'elle se rendait souvent chez son compagnon, parfois en plein milieu de la nuit.

Interrogé sur les faits, l'accusé a affirmé que le coup de couteau n'était pas volontaire et que le jeune homme s'était « empalé » sur l'arme blanche. Il a ensuite évoqué son ex-compagne en expliquant qu'elle l'avait « manipulé ».

« L'enfer des grands chagrins »

Lors de leurs plaidoiries, les conseils des parties civiles, Mes Grattirola et Rousseau-Wiart, ont rappelé que l'accusé, une personne « violente qui buvait beaucoup et qui a une vision archaïque de la femme », avait provoqué une « véritable catastrophe humaine » qui avait notamment plongé la mère de la victime décédée dans « l'enfer des grands chagrins . »

Selon l'avocat général, qui a requis la lourde peine de 27 ans de prison, il ne fait aucun doute que le geste de l'accusé était « volontaire » et prémédité.

Après plusieurs heures de délibération, les jurés ont retenu le caractère intentionnel du geste fatal et ont condamné l'accusé à une peine de 20 ans de prison.

Rédigé par Garance Colbert le Samedi 22 Juin 2019 à 09:25 | Lu 1965 fois